lundi 24 mars 2008

Ô les mains !..

Quand on se pose parfois, par jeu, cette question un peu futile, «quelle partie du corps préfères-tu ?», je ne sais pas quoi répondre (toutes ? aucune ?), tant je suis sûre d'aimer le corps humain dans son entier, sans pouvoir le parcelliser.

Pourtant je sais bien que le visage me fascine, pas tant ses traits que son expressivité, et surtout les yeux, qui transmettent le regard : un regard peut être vide ou indifférent, il peut aussi être riche et profond, et sans mots exprimer tellement de la réalité d'une personne. J'essaie d'aller au-delà... mais le regard me parle énormément. A tout âge.

Et puis j'ai une passion pour les mains. Les mains en soi ne sont rien, au bout des bras, sans être dirigées par le cerveau et tout le système nerveux qui conduit les ordres. Mais enfin ce sont elles que l'on voit, et leur danse est un spectacle inépuisable.

Les mains tiennent et prennent, attrapent et maintiennent. Les mains font et défont, construisent et bâtissent, façonnent et modèlent. Les mains cousent et réparent, cuisinent et tartinent, lavent et soignent. Les mains plantent et jardinent, les mains cueillent et récoltent. Les mains tiennent un instrument, de travail ou de musique, et transforment le vent en or : les mains le recueillent et le donnent. Les mains disent et jouent. Les mains écrivent. Les mains se serrent et s'ouvrent, les mains se lèvent et prient. Les mains touchent et se touchent. Les mains se prennent et se tiennent. Les mains se tendent et sont tendres. Les mains massent et caressent. Les mains entourent et protègent, et puis laissent grandir et s'envoler...

Les mains sont jeunes et maladroites, c'est de la pâte à modeler.
Les mains grandissent et sont fortes, c'est un poing, c'est un outil.
Les mains s'affinent et se peaufinent, c'est de l'expérience et de la dextérité.
Les mains mûrissent et vieillissent, c'est un parchemin, une histoire, un livre ouvert, une vie...


Mots et images : Cath
(Merci pour vos mains amies)
Montages images : réalisés sur Gimp, avec Guillaume, qui m'a prêté la main... Merci!

...

A lire, à écouter : les mains, en chanson :

* Gabriel Yacoub, Mes Mains

* Mark Cean, Les mains

mercredi 19 mars 2008

Clair de mars

Un frisson dans l'air
Le ciel un soupçon plus clair
Trois fois rien quelque chose
Qui rend l'aube plus rose
Le petit matin pailleté
D'une pâle et timide clarté

Ce ne sont qu'indices et prémisses
Deux trois traits une esquisse
Trop tôt pour parler de verdure
Un peu de mousse sur le mur
L'herbe est encore gris foin fané
L'écorce des arbres nue
Les bourgeons à peine nés

Mais la terre s'attendrit
Et ça et là se fend
D'un bulbe qui fleurit
L'austère hiver se rend
Les jaunes d'or sont les premiers
Suivront les roses et les blancs
Puis avril et ses verts sucrés...
Tu as vu ? C'est le printemps.


Cath
mars 2008




mardi 11 mars 2008

Paname

J'adore Paris. Entendons-nous bien : je n'ai aucune envie d'y vivre, la qualité de vie et le rythme de la province me conviennent très bien.

Mais le foisonnement de la capitale, son abondance matérielle et culturelle me fascinent. J'aime bien y jouer les touristes. Foule cosmopolite, monuments prestigieux, larges avenues et petits quartiers touffus y cohabitent en bon voisinage : je lève le nez partout, tout m'intéresse. J'aime l'architecture de Paris, ses ponts et fontaines, j'aime le style art déco des bouches de métro, les kiosques et les colonnes d'affiches de spectacles, les réverbères. J'aime les places et les parcs, les cafés à terrasses couvertes, toutes les petites boutiques, et puis les marchés déroulés le long des trottoirs. Je regarde les gens vivre et s'activer, j'ai l'impression d'être dans un film de Jacques Tati.

Je n'y étais pas allée depuis longtemps, et je me suis régalée à redécouvrir Paris. La circulation m'a paru moins terrible qu'on le dit, ou bien elle s'est améliorée, ou bien c'est plus calme pendant les vacances scolaires ?

Mais enfin la capitale se met au vélo, et même si c'est très minoritaire et si je trouve qu'il faut un certain courage physique pour enfourcher un deux-roues au milieu du bazar des véhicules, ça me paraît un peu de liberté gagnée : sur la pollution, la dépense d'énergie, les grèves qui bloquent les transports, etc.

Et puis c'est déjà le printemps à Paris ! Les arbres commencent à bourgeonner, à fleurir, rose, blanc, jaune... Et l'on vend des jonquilles, des tulipes. A la campagne, en Lorraine, on voit poindre les crocus, mais on attend encore les coucous, ces primevères des prés de printemps.
Alors ces couleurs des marchés de Paname, ça sent les beaux jours, ça donne envie de chanter !



Cath
04 03 2008

samedi 8 mars 2008

L'Auvergne à Paris

Alors ce concert, me direz-vous ? Et bien c'était superbe, ce spectacle, l'Auvergne au Casino de Paris.

« Le trad', ça se partage ! » Mais habituellement, le trad', je l'écoute, je le danse, je le vis plutôt dans de petits lieux, grange, salle des fêtes ou chapiteau, parquet de danse, ou sol herbeux et plein air... Là c'était un autre contexte : le Casino de Paris c'est tout un décor, tentures et moquette rouges, lustres et colonnes aux ors surannés, fauteuils moëlleux, ouvreuses affairées à nous piloter jusqu'à notre place, où l'on se retrouve un peu coincé, pas moyen de bouger... Alors on sentait bien que ce ne serait pas tout à fait pareil ; mais on ne savait pas trop à quoi s'attendre. Et bien, la surprise a été bonne !

En première partie nous découvrons « la Bourrée Montagnarde » : quelle équipe ! Je ne sais pas combien ils sont, mais ça fait du monde! Et une belle énergie. La Bourrée Montagnarde est un groupe folklorique, je ne suis pas spectatrice assidue de ce genre, mais j'apprécie. Ils font honnêtement une reconstitution folklorique qui se défend. Les morceaux sont reliés par une histoire de randonneurs et de pèlerins que je ne trouve personnellement pas très convaincante, on a vu conteur plus inspiré... Mais dès que la musique donne, je sais pourquoi je suis là : ça sonne bien, ça danse et ça tape du pied, ça rend heureux, c'est chez moi ! Et puis les danses, des bourrées pour la plupart, sont bien rendues, les costumes soignés, les danseurs «pêchus» : les chorégraphies passent bien, la fougue et la joie de danser sont visibles. Des esprits tatillons ou plus puristes que moi diront ceci ou cela sur l'authenticité des figures... Pour moi je goûte le spectacle en bon public et folkeuse, danseuse moyenne ayant à en apprendre : et je leur donne un coup de chapeau, bravo pour tout ça!

Pour un aperçu, deux séquences-vidéos ici :
http://fr.youtube.com/watch?v=81ApxnDL2Os
http://fr.youtube.com/watch?v=yCiHdm3iwWo

La deuxième partie est très attendue : « les meilleurs artistes d'Auvergne enfin réunis », dit le programme ! Et en effet, Los Collègas réunit quelques artistes parmi les plus chevronnés et reconnus de la région, en musique traditionnelle et/ou évolutive. Car le trad', ça bouge, je ne vous ai pas dit ? Certes, ça se danse, mais ça évolue aussi, ça vit, ça se prête à la création. Ce groupe le démontre avec brio, tant par la diversité des instruments conviés (vielle, accordéon, cabrette - la cornemuse auvergnate -, guitare, basse, piano, percussions et batterie), que par les morceaux interprétés, des reprises d'airs traditionnels et des compositions récentes. Les chants et arrangements sont modernes, variés, et renouvellent le répertoire. S'y adjoignent deux couples de danseurs délibérément contemporains, pas en costume foklorique mais en tenue de ville, pour des chorégraphies mêlant danse de salon et clins d'oeil aux danses traditionnelles. L'ensemble est joyeux, festif et moderne, du trad' vivant et coloré, on se régale ! Que ce soit en version solo, en trio ou tout le groupe, en intrumental ou en chanson, le spectacle est varié, tous les interprètes sont très bien ; mention spéciale (à mon goût) au chanteur-conteur Eric Courdon pour son énergie communicative, à Patrick Bouffard à la vielle et Didier Pauvert à la cabrette, virtuoses éblouissants tous les deux et que je ne me lasse pas d'écouter. Quelle soirée ! Du grand spectacle : ce trad' revisité a de l'avenir !

Pour vous en donner quelques aperçus, cinq petites séquences-vidéos ici :

Bourrée à Alexis :
http://fr.youtube.com/watch?v=brE07TD5YB4

En trio :
http://fr.youtube.com/watch?v=egahwDh7KE4

Solo de cabrette :
http://fr.youtube.com/watch?v=l0jfHzWHkYk

L'aïga de rosa :
http://fr.youtube.com/watch?v=tgtEYj1O_xU

Se canto :
http://fr.youtube.com/watch?v=n46uSciwE34


Bonne découverte !
Partagerez-vous mon enthousiasme ?

Catherine
03 2008



dimanche 2 mars 2008

Musique !

La musique traditionnelle, c'est vraiment une passion partagée : car on ne la joue ou on ne l'écoute jamais seul, on la danse, on la vit à plusieurs !
Au fil des années et des souvenirs cumulés, de concert en bal, et de soirée en festival, elle me parle de plus en plus : plus que de passé ou d'Histoire, elle me raconte de plus en plus d'histoires.
Histoires de rythme et de vibrations, de danses enjouées ou de mélodies tendres, d'amour et d'amitié... et de famille aussi. Surtout l'Auvergne. L'Auvergne, c'est un peu ma famille, même si personne chez nous n'y est né : ma soeur et mes parents s'y sont installés, et mon beau-frère, Didier, est auvergnat, et joue de la cabrette. Magnifiquement : ne lui dites pas que je vous l'ai dit, car il est discret et modeste, mais c'est un des meilleurs cabrettaires, parole !
Il est à l'affiche du Casino de Paris ce 3 mars (avec d'autres bien sûr, je vous l'ai dit le trad' ça se partage...) Alors on y va !
En famille : le trad' ça se partage.

A bientôt pour vous raconter ça... Le trad' ça se partage !

Cath
02 03 2008

Perdu


« C'est la mère Michel qui a perdu son chat... »
La petite mère Grain de sel aussi, et pas de père Lustucru qui lui a répondu.
Il faut bien se rendre à l'évidence : Rouky ne rentre pas. Trois semaines, et personne ne l'a vu. Au village, on a demandé ici et là, on a sillonné le long des routes et les abords de la rivière : rien ; disparu, volatilisé.
Les attraits d'une chatte ou d'une exploration de l'autre bout du village auraient fini par ramener ses pas un jour ou l'autre par ici, ce n'est pas si grand.
Nous avons demandé à la SPA et à la clinique vétérinaire en ville : rien. Nous avons fait circuler une affiche avec sa photo, sur la camionnette de la boulangère ambulante qui fait le tour des villages environnants. Nous avons eu un petit espoir : quelqu'un nous a appelé du village derrière la colline, à quelques kilomètres d'ici, on avait retrouvé un chat roux perdu ! Nous y sommes allés, le coeur battant... mais ce n'était pas Rouky. Ce matou-là était bien plus gros, moins rayé, plus blanc. Celui-là a erré dix jours et a trouvé un foyer chaleureux. Un de sauvé !
Mais Rouky n'a pas été retrouvé. S'il reste un espoir, il est mince. On l'attend encore un peu, mais de moins en moins. Le plus plausible est que notre petit chat curieux ait été emporté par un renard à la nuit tombante, car ils s'approchent des villages à la recherche de nourriture, et les volailles et lapins sont rentrés le soir...
La vie est faite de grands et petits deuils ; c'en est un. Peu à peu on se fait à l'idée. Le souci s'estompe, et la peine aussi : il nous a fait le cadeau de sa présence, il nous faisait tout le temps rire ou sourire !
S'il est au paradis des chats, ils ne doivent pas s'ennuyer.


Cath
02 2008