jeudi 29 janvier 2009

Pas contents

La rue est à nous !
On était 25000 à Nancy, deux millions en France : la manifestation de ce jeudi a noirci les pavés des villes un peu partout !
La place Stanislas a rarement été aussi peuplée que cet après-midi, on y affluait de partout, se regroupant par famille syndicale ou professionnelle : le social, l'éducatif bien représentés, profs et lycéens, ainsi que la santé, la fonction publique et les syndicats de salariés de tous bords, les groupes politiques de gauche, et même des magistrats, ce qui est rare... (sauf depuis un moment)!
La foule s'est déversée dans toute la ville en un long ruban dense, bruyant mais sans heurts, déterminé.
Pour dire le ras-le-bol à l'injustice des choix politiques faits qui ont pour conséquence de démanteler les services publics en arrosant le privé, sans garantir l'emploi mais seulement préserver les profits. Pour dire l'attachement à l'emploi salarié, au services publics, à une juste répartition selon les besoins du plus grand nombre...
Non au tout sécuritaire, on est des citoyens, pas des délinquants potentiels !

Liberté, égalité, fraternité... quoi : ce que l'on croit (encore) être notre devise !

Cath
29 01 2009

lundi 26 janvier 2009

Yves Borredon, les couleurs de la vie : nouvelles toiles

Je vous avais présenté, de ses débuts à aujourd'hui, la peinture d'Yves Borredon, pour laquelle j'ai un vrai coup de coeur : « de l'ombre à la lumière ».
Depuis, Yves m'a fait l'amitié de me faire découvrir ses travaux en cours, et d'autres tableaux récents. Voici donc en partage une sélection de ses nouvelles toiles, un peu à la manière d'une expo.

Le peintre de Pornic est toujours émerveillé par le sud de la Bretagne où il vit, et les paysages de terre et de mer de sa région d'adoption lui sont une perpétuelle source d'inspiration.
Devant le château de Pornic, beau comme dans un conte de fée, une brassée de petits cotres multicolores attendent le départ : il y a quelque chose d'insouciant dans ce tableau, de naïf et vrai comme du bonheur simple, au premier abord. Puis les nuances du ciel et de la pierre, celles des reflets dans l'eau, lui ajoutent de la profondeur.

« Le bateau rouge » a une sorte d'insolence qui le fait remarquer. Ici les proportions s'inversent : le château semble solide, mais le voilier est plus imposant encore, qui lui passe devant. Il n'y a plus de doute, sans complexe l'imaginaire passe avant la réalité : ce bateau à la coque rouge, aux voiles affûtées comme des lames, c'est la passion assurément, ou la révolution ! Seuls l'eau, qui ne parait nullement troublée, le calme de l'atmosphère de l'ensemble, font penser que ce n'est qu'un rêve fugitif, et que la vie reste sereine...
J'aime bien observer, dans ce tableau comme dans d'autres, la texture de la peinture, différente pour rendre la coque en bois peint, les pierres du château, la végétation, l'eau ou le ciel.

Paysage modelé par l'homme, les marais salants ont une géométrie douce et reposante, parsemée de petits tas de sel, comme autant de symboles de l'abondance des ressources de la terre et de la mer... Le village de maisons bretonnes compose un horizon proche, rassurant, solide... et un peu fermé. Ce qui m'émeut dans ce tableau, c'est son ouverture vers l'évasion, qui tient à des détails : les lignes de fuite des bordures des marais, un soupçon de nuage esquissé en plein ciel, les herbes folles au premier plan, le blanc presque trop lumineux du tas de sel et son reflet dans l'eau...

Autre paysage de Brière, ces barques au repos semblent prêtes à partir, et l'horizon s'ouvre vers le lointain. Le ciel est nuageux, mais lumineux comme l'ensemble, l'eau surtout : on retrouve dans le choix des couleurs le mystère et la magie de la lumière de Bretagne. La végétation des berges est stylisée, presque abstraite, très libre.
L'eau, l'air, la terre, et les embarcations pour s'y balader : cette toile est une invitation à la rêverie.

Et si l'on entrait dans l'atelier du peintre... On aurait peut-être la chance d'apercevoir un travail en cours ! Découvrir les étapes d'une toile, de l'esquisse au tableau fini, est un film passionnant.

L'apparition de La Rochelle et des bateaux comme sortant de la brume est saisissante, ainsi que l'évolution du rendu de l'eau, et de ses reflets à l'état final.

Le paysage se construit et la scène s'affirme sous nos yeux, il nous semble entendre le bruissement du port et le clapotis de l'eau.

Les coques multicolores, resserrées comme les habitations, n'ont qu'un mât esquissé et pas de voile, comme si le clocher et les tours de la ville en tenaient lieu.


Il est une autre source d'inspiration pour le peintre, sans laquelle l'oeuvre ne serait pas aussi riche : les humains. Yves peint des personnages qui l'ont marqué à divers titres dans sa vie, dans la réalité ou dans son imaginaire.

« L'intervention », peut-on supposer, est un règlement de comptes avec un épisode douloureux. On y voit des hommes en bleu, entre ombre et lumière, sans regard, mais leur visage exprime une intense concentration. Etonnamment, il n'y a ni rouge ni sang dans cet univers médical, comme si le souvenir voulait estomper, effacer la réalité... ou la cicatriser.

La passion de peindre, c'est aussi faire et refaire une oeuvre, sur un même thème d'inspiration ou le même sujet, pour le rendre autrement, mieux, ou avec un autre angle d'approche, une autre nuance de technique ou de sens.

Ainsi, les deux versions de ce Don Quichotte nous parlent différemment, d'une version à l'autre il prend forme et allure, il a un tout autre regard et de plus en plus d'assurance.

Cette dualité n'est-elle pas intrinsèque au personnage, à la fois plein de fougue et de tourments ?


Ainsi Yves peint deux portraits de clowns, mais avec une finalité différente.

Le clown gai est comme saisi en pleine action, en plein jeu sur la piste, à côté d'un projecteur de lumière. J'aime son regard joyeux et généreux.

Le clown plus grave est lui un autoportrait, au regard rêveur, tout en sensibilité et interrogations. Le visage est très travaillé, le fond rouge avec ses tons fondus me fait penser à des roses.

Yves fait le portrait d'une amie potière en plein travail. Je trouve la scène émouvante : le clair-obscur, le regard, l'attitude convergent vers l'objet en création. On sent le geste sûr, mille fois répété et cependant toujours nouveau, offrant la même attention à chaque pièce tournée. Le tableau est plein de rondeur, rondeur du tour et des poteries, gestes arrondis... Il dégage une atmosphère chaude et ample, à la fois active et sereine, comme le travail de la terre.

Exercice de style, par attirance pour une oeuvre ou envie de se confronter à d'autres manières de peindre, Yves reproduit des tableaux de peintres qu'il admire, comme cette Noce de Toffoli. Les personnages principaux sont dans un rond de lumière, comme sur une scène de théâtre. La mariée, longiligne, toute drapée de blanc, est éblouissante, presque transparente, évanescente. Tous les regards se tournent vers elle. Les hommes font la cérémonie et la fête, symbolisées par deux-trois accessoires : un livre, un verre, un accordéon. Une femme vêtue de sombre est assise derrière la mariée, elle paraît plus âgée, un peu en retrait, méditative ou mélancolique, résignée : peut-être que la jeune mariée la quitte pour aller vers le monde, faire sa vie.

Yves s'essaie à un autre exercice, la nature morte. Il en est coutumier je pense, mais pas moi. Ce n'est pas habituellement le style de tableau que je préfère, ces trop classiques scènes d'objets, fruits ou fleurs rassemblés, je trouve ça un peu triste. Et cependant, j'adore celui-ci ! Il renouvelle le genre, il a quelque chose de moderne, de vivant, de tactile, de gourmand, d'espiègle même : est-ce la pièce de poterie ronde et brillante, d'un vert claquant, la disposition des fruits qui n'a pas une allure centrée ou ordonnée, la transparence de leur superposition, le rouge orangé du fond ? J'aime beaucoup le regarder ce tableau, je ne m'en lasse pas !

Merci Yves, de nous faire voir le monde à tes couleurs : y entrer, découvrir un tableau, c'est à chaque fois une surprise, une belle émotion.

Et vous, l'expo vous a-t-elle plu, avez-vous des préférences ?

D'autres toiles à voir, sur la page d'Yves, ici : (diaporamas et section "photos").

Cath
01 2009

Liste des tableaux :
1/ Autour du château, 2007
2/ Le bateau rouge, 2007
3/ Marais salants, 2008
4/ Les barques en Brière, juillet 2008
5/ La Rochelle, juillet 2008 (2 esquisses et tableau)
6/ L'intervention, mai 2008
7/ Don Quichotte, 2008
8/ Don Quichotte 2, septembre 2008
9/ Le clown 2, août 2008
10/ Le clown, août 2008
11/ Brigitte la potière, novembre 2008
12/ La noce d'après Toffoli, décembre 2008
13/ Nature morte, décembre 2008

dimanche 25 janvier 2009

Touchée



Touchée par l'émotion d'un mot gentil, d'un échange, d'une situation qui fait vibrer... bien sûr que j'y suis sensible, ô combien : cela fait l'essentiel de ce qui nous meut dans la vie.

Mais je veux parler d'autre chose, d'être touchée, physiquement, et c'est essentiel aussi, et parfois on l'oublie. Par fatigue ou par stress, parce qu'on en a trop fait ou pas assez avec son corps, parce qu'on est occupé ailleurs, on néglige ce que le corps réclame. Il nous le rappelle en grinçant, en douleurs plus ou moins criantes, raideur du dos, tensions dans les reins ou les épaules, la nuque, ou simple malaise général, impression diffuse de mal habiter son corps.
Il faut bouger : marcher, danser, se mouvoir, selon ses envies et possibilités, le mouvement c'est la vie ! Je ne suis pas une grande sportive de nature. Mais entre danse, gym d'assouplissement, marche quelquefois, je trouve le moyen de vivre mon corps en mouvement, et c'est vital.
Mais ce n'est pas suffisant. Pour apaiser et dénouer ce corps endolori, il faut le toucher. Le masser le frotter le caresser, d'une main chaude et douce ou plus ferme. Partout, et surtout là où il en a le plus besoin. C'est le corps qui le dit, ou le masseur qui le perçoit, avec ses connaissances ou son ressenti.
Je n'ai pas souvent eu l'occasion d'être massée par un professionnel du massage : j'apprécie le bien-être qui en découle, mais c'est un luxe rare.
Je connais plutôt le massage amical ou tendre, pas expert mais qui fait du bien, entre toucher et caresse. Et puis l'auto-massage instinctif, chaque fois que la douleur le réclame, ou celui de la douche chaude et bienfaisante, les soins du corps et de la peau qui font savonner, gommer, frotter, sécher, enduire d'huile ou de crème... Tous ces gestes font toucher le corps, son enveloppe, la peau.
Et avant même que le massage en profondeur détende les muscles et tout l'organisme, rien que ce toucher me fait reprendre conscience des contours de mon corps. Alors il me semble le retrouver ; je me réconcilie avec lui, je l'apprivoise à nouveau, je l'habite pleinement : je revis !

« Ce qu'il y a de plus profond dans l'homme, c'est la peau. » (Paul Valéry)

Touchée.

Cath
01 2009


Photo : Cré@d'Oc

samedi 17 janvier 2009

Ton monde en couleurs





Tu vis le regard aux aguets
D'un paysage d'un ciel de mai
D'un voilier au large ou à quai
D'un arbre une scène ou un objet
Pour en capter la vérité
Tenter d'en rendre la beauté
Par un tableau une aquarelle
Mettre à la vie des étincelles
Figer l'éclat d'une lumière
Rendre palpable une atmosphère

Dessiner l'horizon sur toile
C'est y ajouter des étoiles
Peindre la vie en mille couleurs
C'est la traduire avec le coeur

Et ton regard refait le monde
En taches en formes plus ou moins rondes
Tu le transformes à tes couleurs
A tes soucis à tes bonheurs
Tu jettes sur la toile tes ombres
Peines et tourments en tons plus sombres
Où l'âme trouve la sérénité
Le tracé gagne en sûreté
Où l'horizon du coeur s'éclaire
Le pinceau recrée la lumière

Dessiner l'horizon sur toile
C'est y ajouter des étoiles
Peindre la vie en mille couleurs
C'est la traduire avec le coeur

Tu es en éveil en émoi
Toujours un projet avec toi
Une envie une idée déclenchent
Deux traits d'esquisse sur toile blanche
Tu cherches le ton, le trait s'affine
Alors la nuance illumine
La couleur que tu veux donner
A ce visage, à ce bouquet
L'instant vécu, une émotion
Valent bien quête de perfection

Paroles Catherine Ginefri-Poret
Musique Yves Borredon
Tous droits réservés 01 2009

La peinture d'Yves valait bien une chanson... A partir de ce qu'elle m'évoque, mais aussi de ce qu'il en dit, j'ai essayé de traduire ce qu'elle exprime et comment il la vit. Il a mis ce texte en musique pour en faire une chanson. C'était un plaisir de la faire !

jeudi 15 janvier 2009

Trop beau

Oui oui, je sais, c'est pas juste. C'est à se demander si c'est bien normal. C'est même à peine croyable, toujours les mêmes qui ont de la chance ! Et l'audace de s'en vanter, en plus ! C'est pas possible, c'est pas mérité :

JE SUIS EN RTT DEMAIN !!!
Et mon boulot ? Oh oui, non, ça va, ça va pas mal de ce côté-là, merci.
Mais cette RTT, ça me fait sauter de joie !

- Non mais, j'en crois pas mes yeux, ça va être ça, le ton de ce blog, en 2009 ?

- Et bien, pourquoi pas ? Du neuf et du vieux, du léger et du lourd : ouvrez la porte, on ne va pas s'enfermer !!!


Et d'abord, ouvrons la porte pour une sortie, samedi soir, à ne pas manquer : Frédéric Truong en concert à la Douëra de Malzéville. Ce garçon et son groupe, c'est une merveille de talent, sûr et discret, si vous ne le connaissez pas et si vous habitez à moins de 100 km de Nancy, précipitez-vous ! De la pop intimiste, ça pourrait le définir, mais c'est bien insuffisant pour décrire l'élégance de ses chansons, le raffinement des mélodies et des textes : je vous promets un moment rare et délicieux.

Et puis la Douëra, c'est un endroit magique, superbe et chaleureux, unique.

A bientôt alors ?!

Cath
15 01 2009

Photos : - guirlande de fêtes et gui de l'an neuf. (Cette guirlande est bonne à ranger d'ailleurs, fini le temps des fêtes ! Et le gui ? Ah non, on le garde toute l'année... pour le bonheur !)
- Frédéric Truong, CD 2008 (photo FT) et en concert (photo CGP)