lundi 30 mars 2009

Tu as vu ce soleil ?


Tu as vu ce soleil ?
A vrai dire, je n'avais pas vraiment remarqué : j'ai vu des gens, du boulot, des dossiers, des coups de fil, l'ordi, les collègues, mangé au boulot sans sortir...
Mais une clarté à la fenêtre, une pensée vers un peu plus loin, et la remarque de Filleke m'ont fait relever le nez : mais c'est bien sûr, le matin clair, une légère brume et puis les premiers rayons, je m'en souviens maintenant ! Ce matin je n'étais pas très réveillée. Et boulot-boulot, toute la journée.
Mais ce soir, il m'attendait ! Un saut à faire vers l'ouest, et le voilà qui me fait face, à une heure incroyable, où il y a peu nous étions encore dans la nuit il me semble... Et cette douceur qui arrive, pas encore franche, mais c'est dans l'air, c'est pour bientôt c'est sûr !
Et me voilà le cerveau qui s'emballe, qui se pose des questions sottes, gamines, idiotes (la joie, ça rend toujours un peu bête): où se cachait-il ? Et pourquoi est-il partout à la fois à présent ? Est-ce toi, de l'ouest ou des régions du sud, ou depuis l'autre hémisphère, qui nous l'envoie ?
Enfin, vous voyez le genre. Le genre de petit bonheur du jour, comme ça, sans raison, ou presque.
Juste pour quelques rayons de lumière, de chaleur, d'espoir :
tu as vu ce soleil ?

Cath
30 03 2009

vendredi 20 mars 2009

Printemps

Envie de printemps. Envie de bleu, de vert surtout. De douceur et de couleurs. Il est au calendrier, mais pas encore dans les prairies et prés, j'ai cherché longtemps pour vous faire cette photo un peu colorée : tout est gris encore, beige terne, hiver finissant. Froidure persistante et peu de bourgeons.

Alors le corps s'ankylose, se raidit, attend, et le moral soupire, espère, patiente...

Vivement le printemps, en vrai !


Cath

20 03 2009

lundi 16 mars 2009

Vincent Delerm en scène


Je n'avais jamais vu Vincent Delerm. Je ne sais pas pourquoi, car j'aime bien ce qu'il chante. J'avais beaucoup aimé son premier album, puis les suivants assez bien, pas tout, mais pas mal de ses chansons, et puis son univers si particulier : un peu précieux, mais si plein d'élégance... Alors il n'est jamais trop tard, voilà qu'il passe à Nancy, et qu'une amie me propose de l'accompagner : bonne idée !
J'étais très contente d'y aller, de découvrir l'artiste et de retrouver ses chansons pour toute une soirée.
Je ne m'attendais à rien de spécial, piano-voix sobre sans doute, quelques commentaires entre les chansons, voilà.
Et bien ce n'était pas du tout ça : quelle mise en scène, Delerm nous a fait un vrai spectacle, comme au cinéma ! Mais attention, hein, pas de ces soirées-cinéma d'aujourd'hui, au rabais (malgré leur prix), avec deux-trois pubs rapides et un seul film. Non, une vraie soirée cinéma, comme dans le temps, avec courts-métrages, publicités locales un peu kitsch mais si drôles, glaces et friandises à la pause, générique de début (avec lion rugissant, à la Metro-Goldwyn-Mayer) et de fin (avec défilé de noms impressionnant), et puis le grand spectacle, avec des stars, des décors de studio, des histoires riches en émotion telles qu'on y croit presque, et des musiques belles à pleurer... Et surtout beaucoup d'humour, on s'amuse énormément, c'est un régal, une soirée délicieuse.
Depuis ses premiers albums, l'univers de Vincent Delerm a quelque chose de cinématographique. Il campe l'ambiance en quelques mots, quelques phrases qui font mouche ; les références, l'ambiance, l'histoire, les personnages, c'est un instantané pris sur le vif, une scène de film à chaque chanson.
Le concert-spectacle suit cette thématique à l'extrême, s'en nourrit et nous en régale : entre nostalgie, émotion et humour, il nous ballade entre passé et présent, avec le fil rouge du cinéma de toutes les époques :
« Tous les acteurs s'appellent Terence,
Tu vois un peu l'époque, l'ambiance ?
Hollywood après-guerre, piscine, bref, tu vois...
(...)
Toutes les actrices s'appellent Betty
Tu vois l' topo dans les taxis ?
Le télégramme, la peur de filer un bas... »

De Truffaut à Monsieur Hulot-Jacques Tati, Trintignant ou Fanny Ardant, tant de visages, d'atmosphères nous reviennent, on y plonge et on en redemande.
Histoire de détendre l'ambiance, Delerm met en scène des trois fois rien, des petits vécus de spectateur, qui ne valent pas la peine qu'on en parle : mais avec lui, en chanson ou en anecdote racontée, ça devient drôle et savoureux : trouver une place, discrètement, en traversant tout le cinéma sous les yeux du public déjà installé ; quitter la salle au théâtre « avant la fin du monologue shakespearien »... Il y a même de quoi en tourner un petit film muet, Delerm himself en co-acteur, cocasse et originale illustration de la chanson !
Faisant appel à des références plus ou moins connues, Delerm nous emmène dans nos souvenirs en évoquant les siens, réels ou imaginaires. Il s'amuse à nous surprendre par la pertinence et la finesse de ses observations, la justesse de ses ressentis, jouant d'un charme irrésistible quand il nous conte «l'Heure du thé »:
« Sous un poster de Modigliani
J'étais passé prendre un thé
Et j'ai passé la nuit... »
Et il n'y a que lui pour dire si élégamment, en un superbe crescendo musical et en mots sobres, riches d'émotion contenue, l'ivresse de la première nuit :
« Mais ce matin
Rue St Séverin
Je sors de chez toi
Habillé comme hier
Dans la ville normale
Des voitures banales
Qui ne savent pas
Pour la nuit dernière... »

Mais ne restons pas dans la nostalgie, il faut bien le dire et s'y résoudre : « Les filles de 73 ont trente ans ! » Et même un peu plus... C'est l'occasion de faire un sondage auprès du public, en faisant chanter le refrain par chaque tranche d'âge à tour de rôle.
Delerm ne manque pas d'idées pour animer le spectacle et nous faire participer : entre les changements de décor pour nous distraire, il sollicite les choeurs du public pour remplacer les voix de filles manquantes... Soudain, le plus sobrement du monde, il se met au piano, nous voilà prêts à écouter sans rien faire : alors il nous propose rien de moins que de voter à main levée pour la version de sa chanson « Tes parents » : « classique », ou « fraîcheur », aux paroles revisitées ? La curiosité l'emporte : « fraîcheur » évidemment !

S'il ne nous chante pas cette fois « Anita Pettersen », il nous raconte un repas de même ennui, mais croqué par lui c'est à pouffer de rire, avec les questions posées aux artistes sur la musique qu'ils écoutent, et ce qu'on en déduit sur ce qu'ils veulent laisser penser d'eux...

Et ainsi de suite... Ce spectacle est tellement foisonnant que je ne peux tout vous raconter, je ne peux que vous conseiller... d'y aller !

Et musicalement, me direz-vous ? Et bien Delerm est entouré par deux musiciens excellents, Nicolas Mathuriau et Ibrahim Maalouf, piano, trompette, batterie et autres, ils savent tout faire ! Et puis surtout, croyez-moi ou non, mais sa voix est devenue, loin de l'impression un peu affectée des débuts, sobre et posée, tout en nuances, vraie. Et comme les chansons sont toujours aussi belles, ce concert est une réussite, une soirée magnifique.
Avec le bonheur de la partager avec des amis tout aussi conquis... ou presque : inconditionnelle de la pureté, mon amie Rose aurait rêvé d'un concert piano-voix sans artifices... Mais Florent et moi avons aimé les feux de la rampe !

Pour toutes ces belles émotions, merci et bravo, Vincent Delerm !

Cath
03 2009

PS : merci à Pascal Codron pour ses superbes photos, prises à la Cigale il y a un mois.
Et pour un compte-rendu un peu plus exhaustif de ce concert (bien qu'à Nancy il n'y ait pas eu de première partie, le reste est très proche), voir ici celui de SLB.

mardi 3 mars 2009

Femmes du Sud


Femmes du Sud et d'Orient
Des terres brûlées de soleil et de vent
Femmes de silence
Femmes de présence

Femmes brunes enrubannées
Aux cheveux épais, aux yeux noirs baissés
Aux mains affairées
Aux mains fatiguées

Votre parole fait désordre
Alors on vous soumet on vous bâillonne
Au nom de la foi
Au nom de la loi

Votre liberté dérange
Alors on vous enferme on vous dirige
Par la loi des coups
Par la loi des fous

Votre plaisir est tabou
On vous verrouille on vous coupe on vous coud
Rituel de peur
Rite de malheur

Femmes d'Afrique et d'Asie
Pilier du village et de la famille
Vous donnez la vie
En savez le prix

Femmes de foi de patience
Peu à peu vous faites changer les consciences
Eduquez vos filles
A devenir libres

Femmes d'ici et maintenant
Vous savez qu'il faudra du temps
Et les filles de vos filles
Seront affranchies

Cath
2009

Illustration graphique : Martine Chenoz, 2008

dimanche 1 mars 2009

Balade pré-printanière

En images et peu de mots : prendre une grande inspiration, et laisser entrer l'air et le ciel bleu...


















Photos Cath
28 02 2009